Facility Management : 2023 en 5 questions

Chaque mois de janvier, vous avez rendez-vous avec des articles sur les tendances de l’année.  Pourtant, qu’il s’agisse de Facility Management ou d’un autre thème, nous n’avons pas de boule de cristal. Il semble osé de lancer des prédictions alors que nous vivons une crise énergétique, des tensions sur le marché du travail et une inflation galopante. Sur la base de 5 questions clés, découvrez les enjeux qui vont structurer le Facility Management en 2023.

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#1 Le secteur du Facility Management saura-t-il rebondir ?

Selon Global Market Insights, le marché du Facility Management pesait 1 435,51 milliards de dollars en 2021. Les prévisions de croissance pour la période 2023 à 2028 s’établissaient à 3,7%. Oui mais voilà, ces chiffres ne prennent pas en compte les impacts de la pandémie, de la crise énergétique, de l’inflation, ou des salaires revalorisés au détriment des marges. 

Plusieurs fédérations alertent sur l’augmentation des délais de paiement, sur les impayés et sur la trésorerie en souffrance. Philippe Jouanny, président de la FEP, parle de « survie des entreprises de propreté ». Face à un contexte tendu, les entreprises pourraient faire des arbitrages,  pour maîtriser leurs coûts et maintenir leurs équilibres. Cela entraînerait inévitablement un ralentissement de l’activité du secteur. 

Cependant, comme toute crise, celle-ci peut être considérée comme une opportunité. Une opportunité pour se structurer tout d’abord. Le rapprochement récent entre Derichebourg Multiservices et Elior Group constitue un premier signe de consolidation dans le secteur. 
Une opportunité pour se réinventer ensuite. Il s’agit de proposer des solutions qui collent à la culture hybride et aux nouveaux modes de travail flexibles. Les entreprises qui adoptent la flexibilité se différencient et bénéficient de leviers d’attraction et de rétention des talents. Une opportunité enfin, pour démontrer à quel point le Facility Management peut être un levier anti-crise et une arme économique efficace. 

Les plateformes de Facility Management permettent en effet d’optimiser les processus, de réduire les coûts, de gagner en efficacité et d’améliorer la performance. Un bon Facility Manager peut diminuer la facture énergétique d’un bâtiment et vous faire faire de substantielles économies. Finalement, le secteur du Facility Management pourra peut-être aider les entreprises à passer la crise en proposant des outils de pilotage efficaces.

#2 La vague des bâtiments verts sera-t-elle durable ?

Les bâtiments représentent jusqu’à 40% de la consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre au sein de l’OCDE. Le Facility Management peut contribuer à minimiser cet impact environnemental en agissant sur la gestion des déchets, en utilisant des produits verts, en monitorant les données d’occupation ou en gérant la consommation d’eau. 

Cyniquement, il est possible de penser que les politiques RSE sont coûteuses et doivent être revues à la baisse. Mais ce serait une courte vue à la fois environnementale et économique. Les bâtiments représentent l’un des premiers postes de dépenses pour les entreprises. Renforcer l’efficacité énergétique des structures peut améliorer un bilan ou contribuer à l’équilibre financier.

Dans ce contexte, trouver des moyens de rendre les bâtiments éco-énergétiques, bas carbone et durables devrait rester une priorité. Cela s’aligne d’ailleurs aux attentes des États, qui affichent des objectifs de réduction de la consommation énergétique de 40% d’ici 2050. Les collaborateurs sont également de plus en plus sensibles aux efforts de réduction de l’empreinte carbone. Selon une étude d’IBM, 69 % de la main-d’œuvre potentielle totale déclare qu’elle est plus susceptible d’accepter un emploi dans une organisation durable sur le plan environnemental. Pour les entreprises, avoir une stratégie RSE, incluant un pilier sur la durabilité des bâtiments, est devenu un gage d’attractivité. La vague verte semble donc partie pour durer. 

#3 Le Facility Management va-t-il définitivement basculer dans la tech ?

La digitalisation est en marche et les chiffres sont parlants. Selon Statista, le nombre d’appareils connectés est proche de 10 milliards et devrait atteindre les 29 milliards en 2030. L’IoT est en voie d’adoption, et le secteur du Facility Management n’est pas en reste. Qu’il s’agisse d’alerter les équipes quand une poubelle déborde ou quand un distributeur nécessite un remplissage, les capteurs IoT sont absolument partout. 

Ces outils collectent les données en temps réel et permettent un data management pointuLe combo IoT/Automation permet d’optimiser les espaces de travail et de s’adapter à l’usage réel du bâtiment. Les édifices sont désormais pilotés avec efficacité, les coûts sont contrôlés et la dépense énergétique maîtrisée. Le temps passé à planifier est dorénavant employé à des tâches à plus forte valeur ajoutée. L’avantage est opérationnel, environnemental et financier.

 L’explosion de la digitalisation du secteur s’explique aussi par son important rôle dans la prise de décision et dans l’efficacité opérationnelle. Le Facility Manager dispose à présent d’informations pertinentes et fiables, construites à partir des données collectées par sa plateforme. Il peut prendre des décisions en fonction des usages réels, et non en fonction de son « impression ». Il a la possibilité de piloter la maintenance des équipements et d’anticiper en lançant des opérations de maintenance préventive. Le Facility manager peut détecter facilement les processus métiers défaillants et les améliorer avec effet immédiat.

Enfin, la technologie permet d’optimiser l’expérience des occupants. Les outils permettent d’anticiper leurs besoins et d’être force de proposition. Cela explique largement le développement de bâtiments serviciels ou de services à l’usage de plus en plus personnalisés.

 L’occupant devient une partie prenante et participe à la vie du bâtiment via des Apps (conciergerie, remontée d’anomalie, réservation, etc.). La satisfaction de l’occupant devient clé, on la mesure régulièrement et on partage les résultats des enquêtes de satisfaction par transparence. Il est plus facile de piloter tous ces éléments avec une plateforme de Facility Management qu’avec un simple tableau. 

#4 Le bureau va-t-il devenir un service comme un autre ?

Il est de plus en plus question d’« office as a service ». La flexibilité et le travail hybride sont entrés dans les mœurs. Le bureau est devenu un espace de collaboration et le moyen de maintenir un lien avec les collègues. Pour le Facility Manager, l’enjeu est désormais d’adapter sa stratégie de gestion des espaces pour mieux piloter les bureaux partagés, les horaires multiples et autres pics de présence. La flexibilité étant un facteur d’attractivité, le rôle du Facility Manager est renouvelé et renforcé. La voie d’une collaboration inédite avec les DRH est ouverte.

L’autre élément qui plaide en faveur du « bureau comme service » est le recentrage sur l’expérience collaborateur. Pour délivrer cette expérience, il est primordial de proposer une approche quasiment hôtelière et personnalisée. Je reviens au bureau car je suis sûr d’y trouver un café délicieux, un petit salon convivial pour accueillir mes clients, une cuisine saine et de qualité, une conciergerie pour me dépanner. Ainsi, selon une étude de PropTech MRI Software, deux tiers des collaborateurs souhaitent bénéficier d’équipements « hôteliers » au bureau. Le baromètre JLL des préférences des salariés indique que 45% des salariés expriment des attentes en matière de services. Gérer cette multitude d’offres de services, de demandes en temps réel implique la maîtrise d’un outil de pilotage puissant. L’accélération technologique et l’innovation dans le secteur du Facility Management trouvent là une explication.

#5 Les Facility Managers travailleront-ils de la même manière en 2023 ?

Flexibilité, explosion technologique, développement exponentiel des services… Dans ce contexte, les Facility Managers ne peuvent plus conserver les anciens modes de travail ou d’organisation. Un changement de posture et un repositionnement stratégique deviennent nécessaires. Avec les nouveaux enjeux, le Facility Manager est devenu le partenaire incontournable des directions financières, RSE et des ressources humaines. Les modes de travail collaboratifs sont à l’ordre du jour… pour peu qu’il reste dans l’entreprise.

L’externalisation semble en effet se développer. L’idée est de se concentrer sur le pilotage et sur les fonctions stratégiques et de déléguer la gestion de certaines fonctions à des fournisseurs plus spécialisés. 

Enfin, la gestion intégrée des bâtiments, ou Integrated Facility Management, semble prendre une importance croissante. L’idée est de regrouper la gestion et la maintenance des équipements, les services offerts par différents fournisseurs sous une seule et même bannière. Les bénéfices de cette approche sont importants. Elle permet une gestion cohérente, coordonnée et rationnelle des bâtiments. Les fournisseurs spécialisés du Facility Management n’agissent plus de manière cloisonnée et indépendante sur leur champ d’expertise. Elle facilite aussi la vie de l’entreprise et de l’occupant. Le client dispose d’un point d’entrée unique ce qui lui permet de se concentrer sur son métier.

 

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