Les apports du BIG DATA à la gestion des ressources humaines

Avenir de l’IT : Si les promesses du Big Data ont dans un premier temps enthousiasmés les métiers de la publicité et de la finance, ce sont aujourd’hui d’autres secteurs qui cherchent à tirer profit des bénéfices assurés par l’analyse de données, dont la RH. Focus sur le contrôle de l’activité et la gestion de la formation avec deux éditeurs spécialisés.

L’entreprise montpelliéraine MoveWork s’intéresse au marché des entreprises de multiservices (3,5 millions de salariés en France et 20 millions en Europe), soit les prestataires qui vont assurer tout à la fois des services de propreté, d’accueil ou encore de sécurité pour leurs clients. Pour ces entreprises, la problématique RH est très importante. 80% des charges fixes sont constitués de la masse salariale et 90% du personnel travaille en dehors des locaux de l’entreprise.

Agents d’entretien, hôtesses d’accueil ou encore aides à domicile, pour ce type de personnel, l’employeur doit pouvoir s’assurer à la fois de leur présence sur le terrain mais également du respect des conditions de sécurité ou encore du fait que leur prestation a été correctement réalisée.

Dans le domaine de l’hôtessariat, de nombreux salariés sont payés à la ponctualité. Au delà d’une minute de retard sur le lieu de travail, ils sont pénalisés. MoveWork répond à cette problématique avec d’un côté des objets connectés (smartphones, tablettes,…) qui équipent les personnels, mais surtout un historique de données dont l’analyse permet d’aller vers du prédictif.

Son outil permet par exemple «en temps réel» de gérer les retards et les absences de personnel ou les pannes matérielles, et d’agir en conséquence. Côté gestion de la paye, cette notion de temps réel est capitale. «Dans les grands groupes, la sortie de la paye peut prendre jusqu’à 4 semaines» explique Patrick Tavaris, le président de MoveWork.

Donc bénéficier d’un reporting de l’activité quotidienne le plus rapidement possible permet de jouer sur ce délai. Mais il faut désormais aller au delà. «Nous détectons des cycles dans les données» «Nous détectons des cycles dans les données» explique Patrick Tavaris qui revendique 4 ans d’historique sur 70% du marché français du multi service. Et c’est ce volume qui permet de prédire des comportements récurrents, qu’il s’agisse d’hommes ou de machines. Surtout, c’est la qualité des algorithmes utilisés pour analyser les données qui est la pierre angulaire des outils et des services proposés. 4 ingénieurs travaillent dans l’entreprise à l’identification d’algorithmes spécifiques.

La qualité des sources et de l’analyse ne sont qu’un des aspects du travail cependant. «Nous constatons 1,3% de croissance de données par tranche de 24 heures» explique Patrick Tavaris.

D’où un véritable défi sur le plan de la capacité de traitement. Surtout quand la promesse est celle du «temps réel». «Nous dépensons une petite fortune sur AWS» concède sur ce point Patrick Tavaris qui travaille également avec le calculateur de l’Université de Montpellier. Elargir l’échantillon d’analyse pour affiner l’analyse dans ce contexte est illusoire. «Notre astuce c’est de faire des précalculs» mentionne le responsable de MoveWork.

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